C'est un travail d'architecture réalisé à la prison de Guingamp (22) dite «pennsylvanienne», ce système est appliqué dans l'Etat de Pennsylvanie à Cherry Hill. L'isolement est absolu de jour comme de nuit. Il y a une cellule pour chaque prisonnier, la surveillance est effectuée par un judas. Le prisonnier prend ses repas dans sa cellule et y travaille seul. Dans les couloirs, il doit y porter un masque. Les cellules sont au centre du dispositif entouré de nombreuses cours et de préaux vers lesquels les prisonniers n'ont aucun accès direct. Cette prison de 3 038m², quasi-rectangulaire, contient 40 cellules de 6m² (1m50 sur 4m) qui s'ouvrent sur la galerie. Il y a aussi de nombreuses pièces comme les infirmeries, les latrines, les cachots, le parloir, la chambre d'instruction et le bâtiment administratif. A chaque angle on y trouve des cours puis viennent les murs et le chemin de ronde.

En 1833, le département des Côtes d’Armor souhaite une prison pour 70 détenus. Les détenus, hommes et femmes, y sont séparés en fonction de la nature des délits. En 1841, elle ouvre ses portes. En 1946, elle est vendue à l'Etat par le département. Elle est désaffectée officiellement en 1951. Après de longues négociations, un accord fut conclu en 1992 par la ville pour l'acquisition de cette dernière. Elle est classée au monument historique par un arrêté du 15 décembre 1997. Elle est fermée au public actuellement, les visites se font lors des journées du patrimoine. Un programme de travaux de réhabilitation important est en cours depuis plusieurs années.

Les différents rapports administratifs montrent qu'en général, les prisonniers étaient plutôt calmes. Malgré tout, il y a eu trois tentatives d’évasion et en 1854, 11 détenus ont subi 48 jours de cachots et de mis aux fers. Les maladies circulaient dans cette prison, comme la gale, la pleurésie ou encore la syphilis. La prison y a logé des réfugiés espagnols, des allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

J’ai pensé en carré ainsi qu’en noir et blanc cette série d’images, à la prise de vues. A travers ces photographies, j’ai voulu faire ressortir l’état, l’architecture ainsi que l’histoire que referme ce bâtiment.
Malgré les nombreuses ouvertures intérieures, les murs imposants qui entourent cette prison, isolent d’avantages les détenus même en dehors de leurs cellules respectives et autres lieux de vies.